L'informatique
et la spiritualite ont toujours fait bon menage et on peut
meme
dire que dans les plus importants succes logiciels individuels de la
Silicon
Valley, on retrouve toujours une crise d'illumination "mystique".
Pour
paraphraser Georges Bataille, on pourrait meme dire que si l'erotisme
et
le mysticisme sont inseparables, il en est de meme pour
l'informatique et
la
spiritualite.
Philippe
Kahn, avant de devenir Mr Borland, a traine ses guetres avec Taisen
Deshimaru,
le grand maitre bouddhiste, pour elever ensuite des chevres dans
les
Pyrenees (Kahn ressemble en tout point au personnage du livre de
Paulo
Cohelo
"l'Alchimiste"). Idem pour Jim Manzi, le createur du
tableur Lotus
123
et pour d'autres, moins connus, ou plus connus comme Novell ou
Wordperfect,
de purs produits mormons (comme Mac Donald).
Jusqu'a
present donc, ces programmeurs visualisaient le Bouddha ou l'Ange
Moroni
avant de se lancer dans les lignes de code. Pensee et visualisation
positives
nous ont donne Sidekick d'un cote, Lotus 123 de l'autre et bien
sur
Wordperfect 1.0, le traitement de texte qui a aime et converti
presque
une
secretaire sur trois dans le monde entier au "Wordperfectisme".
Cependant,
voici la nouvelle generation de programmeurs tout aussi inspires.
Par
qui est une autre histoire, mais ce qui suit a seme la panique dans
tous
les
etats-majors de banques qui se sont lancees sur Internet.
La
nouvelle generation de programmeurs qui arrive (moyenne d'age 30 ans)
est
purement
et simplement sataniste. Tous ceux qui ont joue avec Doom (et Doom
2
encore plus) ont decouvert le monde cyber-glauque luciferien de ce
logiciel.
S'il est dit que Satan controle le monde, on comprend mieux
pourquoi
Doom (toutes versions confondues) est le seul jeu qui ait reussi a
se
vendre a presque autant de copies que le Ms-Dos de Microsoft...
Mais
tant qu'il ne s'agit que d'un jeu...
Le
programme Satan qui sera mis sur Internet ce mois-ci risque, lui, de
declencher
des apocalypses sur le reseau, et plus particulierement sur
celles
des banques. Ecrit par un genie du C++ et d'Unix et sataniste
confirme,
Dan Farmer, un expert de 35 ans de Silicon Graphics, a la
gigantesque
tignasse rousse, son programme Satan plante ses crocs virtuels
dans
un WWW et examine sa compilation de la premiere a la derniere ligne
de
code!!!
Rien
que cette prouesse represente un exploit. Mais ce n'est pas tout:
apres
avoir
passe le code au tamis, Satan detecte les erreurs et donne
immediatement
les indications sur la maniere la plus simple d'entrer dans le
systeme.
A partir de la, chacun fait ce qu'il veut...
On
l'a compris, Satan est un programme d'aide au piratage Internet pour
les
Hackers.
Le journaliste du Los Angeles Times, sidere, a demande a Farmer de
s'asseoir
sur l'ecran 21 pouces sur lequel on reconnait le visage archetypal
rouge
vif et les cornes du Diable avec le sourire narquois.
D'ou
on peut tirer la conclusion que le Diable aussi est branche sur
Internet.
Cela
ressemble a s'y meprendre a une plaisanterie. Mais tous les
administrateurs
de reseaux qui euront la possibilite de tester le premier
programme
ecrit par Dan Farmer "Cops" savent a quoi s'en tenir et
attendent
avec
impatience la version finale de Satan pour tester la securite de
leurs
propres
acces Internet. D'autres editeurs d'interfaces Internet (netscape,
etc.)
en ont des frissons a l'avance rien qu'en y pensant... On pourrait
dire
que si Satan reussit a trouver la ou les failles, celles-ci seront
immediatement
reparees.
Pas
exactement: Unix etant extremement complexe, et les applications
jamais
figees,
on entre dans l'ere de la programmation "fuite en avant".
Boucher un
trou
entraine la modification du reste du code qui lui meme entraine des
nouvelles
failles.
Comme
on l'a vu, Satan se passe du pirate. Il trouve la faille seul et
rapporte
l'information comme un chien de chasse sa proie avec une difference
majeure,
c'est le chien, et non plus le maitre, qui a utilise le fusil!!!
TRONQUER
LE FIREWALL POUR LE SABRE ET LE GOUPILLON ?
Au
vu du nombre de banques et de grandes entreprises qui possedent des
acces
sur
Internet, on peut legitimement se demander quel Diable est passe dans
les
bureaux
des directeurs informatiques (si j'ose dire) pour servir de proie a
tous
les pirates d'Internet?
Internet
est une veritable passoire pour n'importe quel "surfer",
et, se
mettre
a la disposition d'un million de hackers dans le monde represente une
heresie
pure (pour citer Torquemada). Une television americaine a eu l'idee
de
montrer un piratage en direct: d'un cote le pirate (masque), de
l'autre
une
societe informatique anti-piratage a Tel Aviv. Les pirates, avertis
via
Internet,
n'ont pas attendu le debut de l'emission: en 24 heures, le systeme
de
Tel Aviv a ete oblige de dejouer en temps reel plus de 60.000
tentatives
de
penetration illegales sur leur mini!!
Pas
un service secret americain n'a pu garder ses secrets tres longtemps.
Aussi
bien le FBI, la NSA que la CIA ont retrouve leurs ordinateurs
fouilles
de
fond en comble... Et on retombe dans le cadre du paradoxe: si vous
voulez
entrer
physiquement dans la salle informatique du FBI, vous ne pourriez meme
pas
franchir l'accueil. Et en admettant qu'en ayant reussi a passer le
controle,
les portes des salles informatiques disposent de protections
solides
et tres souvent extremement sophistiquees.
En
revanche, avec votre PC de Paris et votre prise gigogne France
Telecom,
vous
pouvez entrer sans probleme DANS l'ordinateur central et repartir
tranquillement
avec le fichier clients -pardon, espions-, en admettant que
vous
l'attaquez directement sur une ligne T1.
Paradoxe...
L'entree
des banques, des operateurs carte de credit et des grandes
coprorations
sur Internet n'est ni plus ni moins qu'une folie pure. Mais
comme
toute folie, la spirale de la folie collective laisse penser que si
tout
le monde y est, le mal sera moindre...
Avec
Satan, on sait desormais que c'est vraiment une illusion.
Et
si Voltaire a ecrit que si on voyait un banquier suisse sauter par
une
fenetre,
il fallait sauter derriere lui car il y avait certainement de
l'argent
a gagner, on comprend mieux aujourd'hui pourquoi aucune banque
suisse
n'a saute sur Internet.
PIERRE
JOVANOVIC