Les Anges ont toujours le dernier mot...
RV à Moiselles (95) le 31 mai 2025 à partir de 14h Centre Culturel Leclerc, CC Modo au 1 Route Nationale
Titre PJ 2021
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quotidien de paris

[ Quelques articles écrits soit dans le Quotidien de Paris (80%), soit sur le système Missive de France Câbles et Radio, entre 1991 et 1996. Notez que le protocole de courrier électronique de l'époque n'acceptait pas les accents. Ils sont livrés ici tels quels, sans SR et sans accents, à titre de documents historiques, et aussi pour retrouver l'ambiance des années 90 ]

Date : AVRIL 1991 OSCARS: UNE SOIREE MIEVRE

Hormis une courte apparition remarquee de Fellini, la 65e ceremonie des Oscars a parfaitement traduit par son ennui la plus grave crise d'imagination que traverse la capitale du cinema.

oscars 1991


DE NOTRE CORRESPONDANT A LOS ANGELES PIERRE JOVANOVIC

Que peut-on retenir de cette 65e ceremonie des Oscars? Clint Eastwood, Indochine et Frederico Fellini? Pas du tout. Leurs apparitions n'ont guere dure plus de quinze minutes. Et quinze minutes dans une ceremonie qui dure presque quatre heures, c'est peu. En fait, ce qui reste du "glitz", des projecteurs, des smokings et des robes de grands (?) couturiers, c'est le grotesque de certains intermedes de la ceremonie et surtout l'absolue insipidite des recipiendaires au point que l'animateur en arriva parfois a les attaquer avec des piques particulierement acerees. On retiendra par exemple le grotesque de Liza Minelli reussissant a chanter son play-back en decale... forcant la regie a supprimer en catastrophe tous les "gros plans" sur les ecrans geants interieurs et a ne diffuser que des plans generaux. Ses levres n'etaient pas synchronisees avec sa propre chanson. Ridicule garanti. Le grotesque de Placido Domingo aussi, interpretant "Beautiful Maria of my soul" (chanson du film "the Mambo Kings"), donnant vraiment le sentiment d'un elephant dans un magasin de porcelaine, lorsqu'on connait la version originale. Dans le genre contre-emploi, meme Mick Jaegger s'en serait mieux sorti dans le Barbier de Seville. Pas grave, c'est Hollywood. Neanmoins, on retiendra aussi la grossierte du presentateur qui, annoncant l'arrivee de Sharon Stone (vedette de "Basic Instincts") se demanda a voix haute -et un peu salace- si elle portait des dessous, sous entendu, pardon, en sous-titre, "a-t-elle une culotte?". Le ridicule de Diane Keaton, affublee d'un beret blanc enfonce jusqu'aux oreilles comme un passe-montagne se lancant dans des explications confuses et incomprehensibles sur la necessite de l'amour, celui de Richard Gere demandant la liberte pour les tibetains ou encore celui de l'equipe du meilleur documentaire (Panama Deception) mobilisant l'ecran pendant cinq minutes pour denoncer la politique panameenne. Et, outre le ridicule, on devait aussi se battre contre l'ennui.

Soporifiques, fastidieux et insipides etaient les defiles sans fin des laureats qui, a quelques tres rares exceptions pres comme Federico Fellini ou Emma Thompson n'avaient strictement rien a dire, ne serait-ce que juste un mot drole. Rien. Alors, lorsque vous suivez ces Oscars et, helas, que vous comprenez l'americain, vous ne retenez que la formule suivante (toutes les dix minutes): "Merci a ma famille, a Eleonore ma femme, a John, a mon papa, a ma maman, l'equipe qui a travaille avec moi, mes grands parents, Bobby qui m'a toujours encourage et bien sur mes enfants". Il ne manquaient que le noms du chien et ceux de leurs voisins de palier les plus proches, qui, personne n'en doute, ont du eux aussi contribuer a leur travail. Faut-il le souligner, les sentiments a bon marche degoulinaient de la scene autant que l'hypocrise. Plus d'une dizaine de vainqueurs s'etoufferent presque d'emotion, la larme a l'oeil, avant de souffler dans le micro d'une voix reconnaissante "je suis tres emu" (ou "tres surpris" ou "je ne m'y attendais pas") et, aussitot, sortaient avec une dexterite de magicien un papier de leur poche contenant leur discours tout pret. Non, de toute evidence, ils ne s'y attendaient absolument pas. Une vraie surprise.

Lorsque Al Pacino fut appele pour l'Oscar du meilleur acteur, la salle esperait un couplet charmeur et drole a la hauteur des personnages qu'il interprete dans les films. Contre toute attente, on eut droit a un numero de simplet narcisse: "Je remercie Bob Goldman, Donald, l'equipe du film, Don August, mon ami Louis, l'association des aveugles et je voudrais dire que je suis tres chanceux, tres chanceux parce qu'on m'a toujours encourage, etc, et maintenant je donne l'espoir aux autres". Ce qui fait toujours penser a cette reflexion de Ridley Scott "il ne faut pas croire que les acteurs sont aussi intelligents qu'ils en ont l'air dans les personnages qu'ils interpretent".

Avec Clint Eastwood, on a touche le fond. Lui, le cow-boy intrepide qui tire presque aussi vite que son ombre, le pilote de chasse aux reflexions cyniques ou l'inspecteur de police a l'humour noir n'a meme pas su prononcer une phrase intelligente: "Je remercie x,y,z, chose, truc, oui, on m'a dit que Unforgiven sera un succes, merci a machin et surtout merci a la femme la plus extraordinaire du monde, maman". Gros plan sur le visage d'une vieille dame. Adieu, pilote de chasse, cow-boy mechant et livreur de lait muscle. Clint n'est pas Eastwood. C'est le fifils a sa maman. Dur, les cliches qui tombent. Meme l'apparition d'un ange a la beaute sublime, a l'elegance toute europenne et a la voix crissant comme un papier de soie que l'on froisse, a savoir la realisatrice du Silence des Agneaux, Jody Foster qui n'a pu effacer par sa magie ces quatre heures d'ennui. Tout bien reflechi, a cote des Oscars de Hollywood, les Cesars apparaissent vraiment comme une ceremonie petillante, pleine de vie et d'humour. Qui l'eut cru?

Pierre Jovanovic

PS: je remercie la redaction technique, les compositeurs du Quotidien de Paris, Kimberley Roth, Armelle Heliot et Jean-Michel Saint-Ouen pour leurs encouragements

LES CACHETS DES ACTEURS DE HOLLYWOOD (PAR FILM)

1) Arnold Schwarzenneger: 90 millions de Francs

2) Tom Cruise: 75 millions de FF

3) Kevin Coster: 72 millions de FF

4) Eddie Murphy: 72 millions de FF

5) Jack Nickolson: 66 millions de FF

6) Mel Gibson: 60 millions de FF

7) Michael Douglas: 60 millions de FF

8) Harrisson Ford: 54 millions de FF

9) Dustin Hoffman: 42 millions de FF

10) Sylvester Stallone: 36 millions de FF

11) Barbara Streisand: 36 millions de FF

12) Warren Beatty: 30 millions de FF

13) Sean Connery: 30 millions de FF

14) Julia Roberts: 30 millions de FF

15) Robert Redford: 24 millions de FF

16) Al Pacino: 18 millions de FF

17) Meryl Streep: 18 millions de FF

18) Demi Moore: 12 millions de FF

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